Déclaration universelle des droits de la Terre-Mère

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La Déclaration universelle des droits de la Terre-Mère a été établie à l’initiative des peuples amérindiens en 2010, lors de la Conférence mondiale des peuples contre les changements climatiques à Cochabamba en Bolivie. 50 ans après la publication du rapport Meadows sur les limites à la croissance économique et démographique, elle est plus que jamais d’actualité. L’objectif est d’établir une nouvelle gouvernance entre les peuples, pour que la terre ne soit plus considérée comme une ressource sans fin dans laquelle les humains peuvent puiser sans se soucier des conséquences pour eux-mêmes et l’ensemble du vivant.

 
A travers un préambule et quatre articles, cette déclaration établit d’une part un ensemble de droits pour tous les êtres qui peuplent la Terre, d’autre part un ensemble de devoir pour les humains, notamment celui de faire respecter les droits énoncés.

 
On retiendra notamment :

1.2 – La Terre-Mère est une communauté unique, indivisible et auto-régulée d’êtres intimement liés entre eux, qui nourrit, contient et renouvelle tous les êtres.

1.4 – Les droits intrinsèques de la Terre-Mère sont inaliénables puisqu’ils découlent de la même source que l’existence même.

2.1 – La Terre-Mère et tous les êtres qui la composent possèdent le droit de vivre et d’exister, le droit au respect, le droit à la régénération de leur biocapacité, le droit à l’eau comme source de vie, le droit à l’air pur, le droit d’être exempts de contamination, de pollution et de déchets toxiques ou radioactifs, le droit de ne pas être génétiquement modifiés ou transformés d’une façon qui nuise à leur intégrité ou à leur fonctionnement vital et sain […]

3.1 – Tout être humain se doit de respecter la Terre-Mère et de vivre en harmonie avec elle.

3.2 – Les êtres humains, tous les États et toutes les institutions publiques et privées ont le devoir de veiller à ce que la recherche du bien-être de l’homme contribue au bien-être de la Terre-Mère ; de mettre en place des mesures de précaution et de restriction pour éviter que les activités humaines n’entraînent l’extinction d’espèces, la destruction d’écosystèmes ou la perturbation de cycles écologiques ; de promouvoir et d’encourager les pratiques respectueuses de la Terre-Mère et de tous les êtres, en accord avec leurs propres cultures, traditions et coutumes ; de promouvoir des systèmes économiques qui soient en harmonie avec la Terre-Mère et conformes aux droits reconnus dans la présente Déclaration.

* * *

Les peuples « autochtones » se sentent légitimes comme gardiens de notre écosystème de part les liens anciens qu’ils ont su conserver avec la nature. Ils sont aussi les premières victimes des dégradations occasionnées à l’environnement et sont même persécutés lorsqu’ils s’opposent aux intérêts économiques comme au Brésil.

La Déclaration universelle des droits de la Terre-Mère n’a pas été adoptée par l’Assemblée générale des nations unies.

Texte intégral en français sur le portail :
http://rio20.net/fr/

Ci-dessus :
Pachamama – Maher et Aner (Alapinta) 2011 – mur d’immeuble au 50 rue Jeanne d’Arc, Paris 13e

Photo d’entête :
Pachamama – artiste inconnu –  mur d’un quartier de Bariloche, Argentine (Photo Angela Ostafichuk)

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